Ce que j’ai appris en 4 ans de sobriété

C’est un vendredi 5 novembre 2017, que je décidas de complètement arrêter de boire et aujourd’hui marque 4 ans de sobriété. Récemment je regardais des photos et vidéos de moi avant de devenir sobre et c'est incroyable à quel point l'alcoolisme peut endommager notre apparence physique, mais surtout à un niveau interne tellement plus profond. En me regardant aujourd’hui, c’est la preuve que nous pouvons nous en remettre après être devenus sobres.

Les changements physiques ont été accrocheurs (peau plus belle, forme physique, reposé, etc.), mais au-delà de ça, les changements les plus importants sont internes qui viennent ensuite changer complètement le cours d’une vie. La sobriété est venu faire un 180 et ça l’a changé du tout au tout ma personne et ma vie.

Je ne pense plus pareille, mes comportements néfastes n’existent pratiquement plus, j’ai changé de cercles d’amis, j’ai des relations saines, je connais réellement ce que ça veut dire le moment présent.

  1. J’ai appris ce qu’est réellement le moment présent.

    Pour la première fois dans ma vie, j’ai compris ce qu’était être dans le moment présent, que ce soit avec moi-même ou avec mon entourage. J’ai réalisé à quel point être présent pour les gens qu’on aime et savourer chaque moment apporte une réelle différence dans une vie. J’ai toujours su ce que c’était, mais je l’avais jamais réellement vécu. Lorsque je consommais, je n’étais jamais présente, je pensais toujours à mon prochain verre, à réguler le débit que je bois pour pas que les gens pensent que je bois trop vite, à me contrôler, à toujours planifier quand j’allais pouvoir boire. C’est fou de penser à quel point l’alcool devient partie intégrante de nos vies et qu’elle nous empêche d’avancer et d’être la meilleure version de nous-même.

  2. L’importance de travailler sur nos blessures

    C’est un travail d’une vie et j’ai pas terminé de guérir et travailler sur mes blessures du passé, par contre dès mes premiers mois de sobriété j’ai été accompagné et j’ai pu passer à travers mes bobos et mes démons. Il y avait beaucoup d'autres problèmes sous-jacents que l'alcool masquait. Une fois l'alcool éliminé, la vie ne s'améliore pas nécessairement immédiatement, mais nous pouvons au moins commencer à travailler sérieusement sur nos autres problèmes.

  3. Que la maladie de l’alcoolisme est bien réelle

Une des choses qui a été le plus difficile de m’avouer est que la dépendance à l’alcool est une vraie maladie et qu’il ne faut pas prendre cela à la légère. L’alcoolisme est défini dans le DSM-5 : trouble d'utilisation de l'alcool" (abus et dépendance - DSM-5) et comme toute autre maladie, elle doit être prise au sérieux. Dans les premiers mois, des pensées surgissent tels que : finalement je pense que je serais capable de me contrôler, c’était pas si pire que ça, je suis plus forte que ça, etc. Ces pensées sont justement la maladie qui parle, notre égo et notre petite voix malveillante qui veut nous faire retomber de l’autre côté. J’ai appris avec les années à faire taire ces pensées qui ne sont pas là pour mon bien.

4. Être à l’écoute de son esprit & corps

Plus les années passent et plus je suis capable de réellement être à l’écoute de moi-même. Avant j’ignorais complètement les signes dépressifs, physiques, psychologiques et je continue d’avancer sans me soucier. Par contre, j’ai vu qu’est-ce que ça fait d’ignorer tout ça et j’ai pas le goût de retourner là. La sobriété m’a appris à être à l’écoute de mon corps, donc si je me sens fatigué, de rester me reposer plutôt que de sortir. D’être à l’écoute de mon esprit, si j’ai des pensées plus sombres, de pas les ignorer, mais plutôt des les accepter et de les comprendre.

5. Que la sobriété n’est pas un sprint, mais un marathon

J’ai appris que c’est important de travailler sur nos blessures, d’être à l’écoute de soi-même et de mettre des efforts dans notre sobriété quotidiennement. Par contre, pour moi il a été aussi important de comprendre que ma sobriété n’a pas de destination finale, c’est plutôt un voyage d’une vie. De réaliser que chaque chose arrive à son temps et quand on est prêts pour aussi. Ça sert à rien de vouloir tout changer sur nous en une année, ça n’arrivera pas. Aussi, préciser que la première année de sobriété n’est généralement pas la meilleure, car on dégèle, on réapprend à se connaître, on vit toutes nos ‘‘ premières ‘‘ ajun. La gestion des émotions peut être plus intense. Notre cerveau et notre corps utilisaient l’alcool ou la drogue comme mécanisme d'adaptation et il est douloureux de trouver de nouvelles choses avec lesquelles s'autoréguler. Donc, patience et amour envers vous-même.

6. Que peu importe le nombre d’années, nous sommes toujours à risque de rechuter

J’ai appris qu’il ne faut jamais prendre à la légère notre sobriété et que moins qu’on s’en occupe, plus on risque de recommencer à boire. J’ai assisté à des personnes qui avait arrêter de boire depuis plus de 15 ans et qui ont recommencer et l’histoire est jamais belle. La rechute peut durer plusieurs années et la majorité du temps plus problématique que la première fois que nous avons arrêté de boire. Nous on arrête de consommer, mais notre maladie continue d’exister, donc si on décide de recommencer à boire, on va pas être ‘‘ moins pire ‘‘, au contraire. La maladie disparait pas après des années, nous on change notre vie, mais si on remet l’élément déclencheur (l’alcool) dans le portrait et bien tout recommence.

7. Acceptation, confiance, amour

Une des leçons les plus grandes que j’ai appris à ce jour de mon parcours de sobriété est d’être dans l’acceptation. Une phrase que je me répète souvent et qui a pris tout son sens depuis que je suis sobre est : Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que ne je peux changer, le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse d'en connaître la différence.

Vivre dans l’acceptation et le lâcher-prise rend la vie tellement plus douce et facile à vivre. Je ne dis pas de rien prendre au sérieux, mais d’accepter que tout arrive pour une raison, que si un événement arrive en particulier, il y a quelque chose derrière. Aujourd’hui, même lorsqu’il arrive quelque chose qui fait plus ou moins mon affaire, je le remets à l’univers et je lui demande qu’est-ce que je dois apprendre de cela.

Ce que j’ai appris aussi est l’importance d’être dans l’amour de soi et dans l’amour des autres inconditionnellement. Chacun.e à son passé, ses blessures, ses perceptions et on peut jamais comprendre quelqu’un à 100% tant que nous n’avons pas vécu dans ses chaussures. Donc, les réactions des gens nous appartiennent pas. L’Amour est toujours la solution.

8. Éviter les éléments à risque dans la première année

D’éviter les places à risque dans la première année (bars, soirées, événements) qui pourraient mettre votre sobriété en danger. Des soirées ils va toujours en avoir. Prendre votre sobriété au sérieux au début et éviter les endroits/personnes/musique qui peuvent déclencher des cravings. Même encore aujourd’hui, après 4 ans, je réalise que j’ai encore des places, endroits ou autre éléments qui peuvent venir jouer avec ma sobriété.

Bref, il a tellement de choses que j’ai appris en 4 ans et je sais que je vais continuer en a apprendre toute ma vie!

Je suis curieuse de savoir vos réalisations durant votre sobriété ? Partagez-les en commentaires :)

-Marilou xx

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